Simenon découvre Paris lors de son service militaire. Il écrit à Tigy, sa femme : « Paris ne m’a pas étonné. Dès la première minute, je m’y suis trouvé comme chez moi. Pas une hésitation, pas la moindre curiosité. J’étais bien, j’étais content d’être là et pas ailleurs, je ne demandais et je ne demande encore qu’à y rester toujours. » Il s’installe à Paris en 1919 et publie au printemps 1924, Le Roman d’une dactylo.
Ses publications se vendant fort bien, au début du mois de novembre 1924, Tigy et lui louent un appartement de deux pièces sur cour au 21, place des Vosges, en plein coeur du Marais. On les voit alors partout : à La Rotonde, « aussi peu bourgeois que possible », au Select, ouvert jour et nuit, à la terrasse du Dôme... Il mène une vie trépidante et emmagasine une multitude d’expériences, d’impressions, de sensations et d’émotions.
De 1931 à 1934, il fait paraître dix-neuf aventures du commissaire Maigret à l’enseigne d’Arthème Fayard. On voit le héros se balader sur les pas de son créateur, du Quai des orfèvres au boulevard Richard Lenoir et au carrefour Montparnasse où il s’arrrête à La Coupole, au milieu d’une populeuse clientèle internationale. Simenon a situé à Paris l’intrigue de cent-sept romans sur les quelque deux cents qu’il a signés de son patronyme, et il
a longuement évoqué la ville dans ses oeuvres autobiographiques, en particulier dans ses dictées.